La polysensorialité: le futur du luxe sur internet?
« Luxe incompatible avec internet », « perspectives du e-commerce du luxe plutôt bonnes », ou encore « des internautes toujours méfiants pour acheter du luxe sur internet »…beaucoup d’articles publiés aujourd’hui se contredisent au sujet de la présence du luxe sur le web.
Plusieurs spécialistes du luxe ont tenté d’analyser cette relation complexe. Vincent Bastien et Jean-Noël Kapferer ont d’ailleurs noté dans leur livre Luxe oblige : « Le luxe attend impatiemment ce Web 3.0 pour pouvoir considérer Internet comme un véritable canal de distribution. D’ici là, notre recommandation est claire pour le luxe: toujours communiquer sur Internet, ne jamais vendre sur Internet ». Ils mentionnent d’ailleurs la nécessité de l’identification certaine et personnalisée de l’acheteur et la polysensorialité, ou ce qu’ils décrivent encore comme le Web 3.0.
Mais qu’est-ce que la polysensorialité dans le secteur du luxe?
C’est le fait de faire appel à plusieurs sens chez le client potentiel (ouïe, odorat, toucher…) pour le pousser à acheter. Une étude qualitative menée auprès de 20 experts du luxe par Express Roularta Services, une analyse sémiologique des résultats, et enfin une étude quantitative sur 16 marques de luxe ont montré clairement que les marques de luxe n’exploitent que peu la polysensorialité dans les médias. Là se trouve peut-être le futur d’internet dans le luxe.
Evidemment, l’idée de faire appel au goût ou à l’odorat grâce à l’utilisation de parfum me semble peu probable. En revanche, développer le sens de la vue, de l’ouïe ou du toucher est sûrement à prendre en considération. Impossible de développer le sens du toucher sur internet me direz-vous, puisque par définition, internet est immatériel. Mais pourquoi ne pas développer la 3D comme on le voit de plus en plus (cinéma, films, parc d’attraction…), et créer ainsi une boutique en 3D où il serait possible de « toucher virtuellement » les produits, les déplacer, les voir sous toutes les coutures? Pourquoi ne pas créer un véritable univers de la maison de luxe où l’internaute serait libre de se déplacer comme s’il était dans une boutique physique?
Reste à savoir s’il sera possible de développer des services personnalisés tels que des vendeurs virtuels qui conseillent l’internaute en fonction de son profil, car n’oublions pas que ce qui caractérise l’univers du luxe, ce n’est pas seulement la qualité du produit, mais c’est également la qualité des services…
Source: Vincent Bastien, Jean-Noël Kapferer, La distribution du luxe et le dilemme d’Internet, In: Luxe oblige: Eyrolles, p.265-270
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